Atelier 1. Accompagner le positionnement épistémologique
Catherine Thomas1, Nadine Mandran2
1Université Côte d’Azur, CNRS, GREDEG, 250 avenue Albert Einstein, 06560 Valbonne Sophia
Antipolis, France
catherine.thomas@univ-cotedazur.fr
2Université Grenoble-Alpes, LIG, 38400 Saint-Martin-d’Hères, France.
Nadine.Mandran@univ-grenoble-alpes.fr
Résumé
Cet atelier vise à montrer l’importance centrale de la réflexion épistémologique dans toute recherche d’intention scientifique et à familiariser les participants avec ce type de réflexion. Il s’agira d’accompagner chaque participant à comprendre, à partir d’un questionnement lié à sa propre recherche, les hypothèses épistémiques et ontologiques sous-jacentes à sa démarche scientifique. L’atelier sera ainsi l’occasion de situer les références épistémologiques des participants, de comprendre que les méthodes de recherche sont à adapter en fonction de la tradition épistémologique dans laquelle elles sont mobilisées et de montrer qu’il n’y a pas de cadre épistémologique propre aux sciences informatiques. L’intégration de connaissances développées dans des recherches sur les environnements informatiques peut être réalisée dans les différents cadres épistémologiques considérés comme légitimes par des communautés de chercheurs.
Mots clefs : paradigme épistémologique, paradigme scientifique, méthodologie, connaissance, justification des résultats.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
Cet atelier vise à accompagner la réflexion épistémologique de chaque participant au regard de ses propres recherches :
- Comment faire émerger les questions épistémologiques ?
- Clarification des termes : épistémologie, paradigme épistémologique, paradigme scientifique, méthodologie, connaissance, justification des résultats
- Comment argumenter les choix épistémologiques (positionnement clair) ?
- Comprendre les conséquences des choix épistémologiques ?
- Comprendre les liens entre épistémologie et méthodologie ?
- Comprendre la contribution de la recherche et la place du terrain par rapport à cette contribution ?
Biographies des personnes organisatrices
Catherine Thomas, docteur en sciences de gestion, agrégée des Universités, Catherine Thomas est Professeur à l’Université de Nice Côte d’Azur et membre du GREDEG (UMR 7321). Ses travaux de recherche actuels portent principalement le Management de l’Innovation, le Management des Connaissances et les Méthodologies de la Recherche. Elle a publié sur ces thèmes de nombreux articles dans des revues nationales et internationales et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Elle a notamment co-écrit un article sur « « Finding one’s way around various methodological guidelines for doing rigorous case studies: A comparison of four epistemological frameworks », qui a reçu le prix du meilleur article publié en 2015 dans la revue SIM (Systèmes d’Information et Management).
Nadine Mandran, docteur en Informatique, est Ingénieure de recherche au Laboratoire d’Informatique de Grenoble. Ses recherches portent sur des questions de méthode de conduite de la recherche en informatique centrée humain. Elle a conçu la méthode THEDRE (Traceable Human Experiment design Research). Cette méthode repose sur 20 ans d’expérience dans le support méthodologique aux doctorants de différentes disciplines. THEDRE offre des outils et des guides pour guider les doctorants pendant leur thèse et pour faciliter la collaboration avec les encadrants. Nadine Mandran enseigne et diffuse cette méthode dans différents laboratoires (LIUM, LIP6) et dans le cadre des écoles doctorales de Grenoble, de Lille. (https://thedre.imag.fr/?page_id=807)
Atelier 2. Ethique et protection des données personnelles
Eric Sanchez
Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
Eric.Sanchez@unige.ch
Résumé
Les questions relatives à l’éthique et à la protection des données personnelles des participants à une recherche impliquent que le chercheur mette en place des procédures spécifiques permettant d’attester que sa recherche satisfait à des principes éthiques et à la législation en vigueur.
Au cours de cet atelier, qui s’appuiera sur des études de cas et le partage d’expérience, nous aborderons des questions qui concernent la recherche sur les EIAH : quels sont les principes éthiques fondamentaux ? comment les mettre en œuvre ? qu’est-ce qu’une donnée personnelle sensible ? quelle est la législation qui prévaut et comment la respecter ?
Par ailleurs, l’atelier sera également l’occasion de connaître les textes fondamentaux qui ont établi les principes éthiques ainsi que de partager et de discuter des exemples de pratiques.
Mots clefs : Ethique, Données personnelles, Règlement général sur la protection des données
Biographies des personnes organisatrices
Eric Sanchez est Professeur en technologies éducatives au TECFA, et membre de la Commission Universitaire pour une Recherche Ethique à Genève (CUREG2.0). Il s’intéresse à l’innovation pédagogique et aux usages du numérique pour l’éducation et la formation. Ses travaux portent plus particulièrement sur l’usage du jeu en contexte éducatif (éducation formelle et informelle). D’un point de vue méthodologique, ces travaux s’appuient sur la recherche collaborative orientée par la conception. Ce qui signifie qu’il s’agit de travaux de recherche-développement conduit en partenariat avec les usagers/ères des technologies développées. Ils s’appuient également sur l’analytique de l’apprentissage, c’est-à-dire le recueil et l’analyse de traces numériques pour comprendre les processus en jeu dans le cadre de l’apprentissage. (Page perso)
Atelier 3. Postures épistémologiques et Open Science
Maryvonne Charmillot1, Barbara Class2
1Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
Maryvonne.Charmillot@unige.ch
2Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
Barbara.Class@unige.ch
Résumé
Cet atelier porte sur la réflexion épistémologique nécessaire à tout projet de recherche, dans la mesure où la posture du chercheur ou de la chercheuse « détermine le type de rapport à autrui méthodologiquement construit : donnons-nous la parole à autrui ou la lui prenons-nous ? Lui assigne-t-on une identité préconstruite par nos catégories, nos concepts, nos grilles d’entretien etc., ou lui offre-t-on l’espace et le temps de sa propre narration identitaire ? » (Charmillot, 2020). Dans le même temps, la science ouverte est en cours de définition, avec notamment l’UNESCO qui recommande d’une part une ouverture à la diversité des connaissances et d’autre part une ouverture à l’ensemble des connaissances et recherches universitaires (UNESCO, 2021). Cet atelier invite les doctorants et les doctorantes à questionner la méthodologie adoptée dans leur travail de thèse et à la relier à une posture épistémologique de chercheur et chercheuse. Il va également leur permettre de découvrir des épistémologies alternatives à celles habituellement présentées dans les différents manuels de recherche pour se positionner dans ce nouvel espace d’ouverture épistémique. Les épistémologies qui vont être présentées sont notamment l’épistémologie du lien (Piron, 2017), les épistémologies du Sud (Santos, 2016), les épistémologies radicales (Godrie et al., 2022) A l’issue de l’atelier, les doctorantes et les doctorants comprendront l’enjeu d’un questionnement et d’un positionnement épistémologique d’un travail de recherche, point de départ nécessaire pour devenir acteur et actrice dans le processus de la science ouverte qui est en gestation. Pour atteindre ces acquis d’apprentissage, les doctorants et les doctorantes alterneront la réflexion sur leurs propres travaux, un travail analytique de positionnement épistémologique sur une étude de cas et une discussion de groupe.
Mots clefs : posture épistémologique, conceptions de la recherche, méthodologie, axiologie, ontologie.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
- Réfléchir à ses conceptions de la recherche.
- Se positionner dans une épistémologie alternative et réfléchir aux enjeux et défis d’une telle démarche.
- Ouvrir ses conceptions de la recherche dans la perspective de la science ouverte.
Activités de l’atelier
- Activité 1 : A partir du cadre proposé par (Bruyne et al., 1974, p. 5), cité par (Charmillot, 2021), les doctorant-es seront invités à se positionner par rapport à leur recherche. Une discussion autour du paysage épistémologique d’une recherche s’ensuivra, notamment entre deux épistémologies opposées, soit l’épistémologie explicative et l’épistémologie compréhensive.
- Activité 2 : La deuxième activité se centre sur une étude de cas. Les doctorant-es commenceront pas imaginer qu’ils et elles sont chercheurs et chercheuses positionnant leur recherche dans des épistémologies alternatives, avec pour mission de réaliser une étude sur la pauvreté. Que signifie cette posture ? En utilisant le cadre de Bruyne et collègues, les docotrant-es vont concevoir une telle recherche. Enfin, les animatrices de l’atelier présenteront un article de recherche récent sur cette thématique, à l’aide du cadre de Bruyne et collègues et du cadre sur la science ouverte de l’UNESCO.
Pour terminer l’atelier, une boite à outils afin de consolider la démarche sera discutée.
Documents de l’atelier et bibliographie
- Charmillot, M. (2021). Définir une posture de recherche, entre constructivisme et postivisme. Dans Florence Piron, Elizabeth Arsenault, Baptiste Godrie, Guide décolonisé et pluriversel de formation à la recherche en sciences sociales et humaines. Editions Science et bien commun. https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/projetthese/chapter/les-grands-debats-epistemologiques-occidentaux-attribue/ ; https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/projetthese/
- Charmillot, M. (2020). Le rapport à la vérité dans une perspective transactionnelle participative : l’expérience contre la production de l’ignorance. Raisons éducatives, 24(1), 31-54. https://doi.org/10.3917/raised.024.0031
- Charmillot, M., & Fernandez-Iglesias, R. (2019). L’insolence comme forme de réflexivité scientifique. Formation et pratiques d’enseignement en question, 49(25), 49-65. https://revuedeshep.ch/pdf/25/25-FPEQ.pdf#page=56
- Class, B., Schneider, D., Laroussi, M., & Lombard, F. (2016). Enseigner la méthodologie de la recherche en technologie éducative : des conceptions aux concepts seuils. Distances et médiations des savoirs, 13, 2-17. https://doi.org/10.4000/dms.1349
- Class, B., de Bruyne, M., Wuillemin, C., Donzé, D., & Claivaz, J.-B. (2021). Towards Open Science for the Qualitative Researcher: From a Positivist to an Open Interpretation. International Journal of Qualitative Methods, 20. https://doi.org/10.1177/16094069211034641
- Godrie, B., Juan, M. & Carrel, M. (2022). Recherches participatives et épistémologies radicales : un état des lieux. Participations, 32, 11-50. https://doi.org/10.3917/parti.032.0011
- Piron, F. (2017). Méditation haïtienne : répondre à la violence séparatrice de l’épistémologie positiviste par l’épistémologie du lien. Sociologie et sociétés, 49(1), 33-60. https://doi.org/10.7202/1042805ar
- Santos, B. d. S. (2016). Epistémologies du Sud : mouvements citoyens et polémique sur la science. Desclée de Brouwer.
- UNESCO. (2021). Recommandation de l’UNESCO sur une science ouverte. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000379949_fre
Biographies des personnes organisatrices
Barbara Class est enseignante chercheuse à l’Université de Genève. Elle travaille à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education et plus particulièrement dans l’unité de technologies éducatives où elle a réalisé sa thèse. Ses activités d’enseignement portent sur la méthodologie de recherche et ses activités de recherche sur l’éducation ouverte et libre, soutenue par le FNS et l’AUF. Plus d’information depuis https://tecfa.unige.ch/perso/class/
Maryvonne Charmillot est titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation. Elle travaille comme maîtresse d’enseignement et de recherche à l’Université de Genève et ses travaux portent sur la santé en lien avec la formation, en particulier l’expérience de la maladie, et sur l’épistémologie de l’éducation et de la formation. Plus d’information depuis https://www.unige.ch/fapse/tef/fr/
Atelier 4. Comment construire et scénariser une expérimentation en EIAH ?
Nadine Mandran1, Estelle Prior2
1Université Grenoble-Alpes, 621 avenue Centrale, 38400 Saint-Martin-d’Hères, France
nadine.mandran@uni-grenoble-alpes.fr
2Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
estelle.prior@unige.ch
Résumé
Dans le cadre des recherches en EIAH des expérimentations sont conduites pour construire des outils support à l’activité humaine dans une situation de formation. Pour créer ces outils dédiés à l’humain, il est nécessaire de s’impliquer dans cette construction et ces évaluations. D’autre part, le contexte de recherche demande de pouvoir rendre compte des expérimentations conduites avec l’humain afin de garantir de la qualité des recherches conduites. Dans le cas de ces recherches en informatique centrée sur l’humain, il est donc nécessaire de documenter et de tracer le processus expérimental. L’atelier propose de former les participants à l’utilisation de trois guides trois outils pour documenter le protocole expérimental, pour scénariser les expérimentations et faire le bilan de ces dernières.
Mots clefs : expérimentation, protocole, données, analyse, bilan.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
L’objectif de l’atelier sera de former les participants à la préparation, à la scénarisation et à la synthèse des expérimentations à l’aide de trois guides de la méthode THEDRE.
Le participant aura acquis les compétences à l’issue de l’atelier :
- Identifier les connaissances scientifiques et les outils à évaluer lors d’une expérimentation
- Identifier les moments où les expérimentations doivent être conduites par rapport à l’avancée la thèse
- Savoir rédiger un protocole expérimental et scénariser l’expérimentation
- Savoir choisir des méthodes de production des données adéquates
- Savoir effectuer le bilan d’une expérimentation
Biographies des personnes organisatrices
Nadine Mandran, docteur en Informatique, est ingénieure de recherche au Laboratoire d’Informatique de Grenoble. Ses recherches portent sur des questions de méthode de conduite de la recherche en informatique centrée humain. Elle a conçu la méthode THEDRE (Traceable Human Experiment design Research). Cette méthode repose sur 20 ans d’expérience dans le support méthodologique aux doctorants de différentes disciplines. THEDRE offre des outils et des guides pour guider les doctorants pendant leur thèse et pour faciliter la collaboration avec les encadrants. Nadine Mandran enseigne et diffuse cette méthode dans différents laboratoires (LIUM, LIP6) et dans le cadre des écoles doctorales de Grenoble, de Lille. (https://thedre.imag.fr/?page_id=807)
Estelle Prior, en tant qu’ingénieur de recherche à l’IMT Lille-Douai, Estelle Prior a travaillé sur le projet APACHES. Ses missions principales étaient d’évaluer, d’améliorer et de diffuser les outils issus de ce projet : une méthode de conduite de recherche pour les doctorants (méthode THEDRE) et une méthode d’enseignement agile pour les étudiants. Actuellement, elle est doctorante au sein de l’unité de recherche du TECFA (Université de Genève). Ses recherches portent sur un modèle de méthode et d’analyse pour accompagner les équipes pluridisciplinaire dans les phases d’initiation et de prise de décision du processus de co-conception de jeux épistémiques numériques, et qui travaillent en recherche orientée par la conception. Elle mobilise notamment la méthode THEDRE pour proposer ce modèle.
Atelier 5. Comment et pourquoi appliquer l’observation participante en recherche sur les EIAH ?
Maelle Planche
Grenoble INP, 51 rue des Mathématiques, 38160 Gières, France
maelle.planche@grenoble-inp.fr
Résumé
Les recherches dans le domaine des EIAH peuvent faire appel à diverses méthodes de production des données issues des sciences expérimentales (i.e. plan expérimental) et/ou des sciences humaines et sociales (i.e. études de cas, entretiens, focus-groupes, questionnaires) fondées sur des approches pouvant donner lieu à des traitements de type quantitatif et/ou qualitatif. Les approches de type ethnographique – principalement fondées sur l’observation dite participante – sont encore rarement mobilisées, alors qu’elles constituent un outil de compréhension de l’organisation et de la dynamique des objets étudiés. L’atelier propose de présenter ces méthodes et de former les participants à la technique de l’observation, aux outils (carnet de bord et carnet de terrain) pouvant être mobilisés par les chercheurs et aux techniques d’analyse des données ainsi produites.
Mots clefs : Carnet de bord, Carnet de terrain, Ethnographie, Observation participante
Objectifs pédagogiques de l’atelier
Après avoir resitué la technique de l’observation participante dans l’histoire des sciences qui lui ont attribué une valeur scientifique, cet atelier s’attachera à former les participants à la technique de l’observation, aux outils qui peuvent être mobilisés pour recueillir des données in situ et aux techniques d’analyse de ces données. A l’issue de l’atelier, les participants auront acquis des connaissances et des compétences sur :
- L’histoire de ces approches et leur contribution à la connaissance scientifique
- La technique de l’observation, ses apports et ses limites
- Les outils mobilisables pour organiser la collecte des données et la réflexion : carnet de bord et carnet de terrain
Biographies des personnes organisatrices
Maëlle Planche est ingénieure en recueil, analyse et traitement de données au Centre des Nouvelles Pédagogies (Université Grenoble Alpes) et au Laboratoire Informatique de Grenoble (LIG – Equipe MeTAH). Après une Licence d’ethnologie puis une Thèse de sociologie, elle a travaillé sur divers projets de recherche, d’abord dans le domaine de la santé (projet CHANGE sur les sorties des conduites addictives ; projet PANJO sur la « Promotion de la santé et de l’Attachement des Nouveau-nés et de leurs Jeunes parents » ; projet SAGE sur l’agitation chez l’enfant) puis dans le domaine des environnements informatiques pour l’apprentissage humain. Ses missions se sont principalement centrées sur les questions touchant à l’élaboration des protocoles expérimentaux, du choix et du déploiement des méthodes de production des données. Depuis 2017, elle a rejoint l’équipe conceptrice de LabNbook et contribue à l’évaluation des usages de cette plateforme.
Atelier 6. Évaluer l’usage d’un EIAH à travers des démarches d’analyse mixte
Christine Michel1, Laëtitia Pierrot2
1Université de Poitiers, Laboratoire Techné, 1 rue Raymond Cantel, 86000 Poitiers, France
christine.michel@univ-poitiers.fr
2Université de Poitiers, Laboratoire Techné, 1 rue Raymond Cantel, 86000 Poitiers, France
laetitia.pierrot@univ-poitiers.fr
Résumé
L’évaluation est une thématique pluridisciplinaire et assez centrale dans le domaine des EIAH. Elle est notamment employée à travers l’analyse des usages pour décrire et comprendre les comportements humains et les différents rôles joués par les EIAH dans le champ des apprentissages, mais aussi pour évaluer leur qualité de conception et leur potentialité en fonction des publics, des dispositifs et des choix techno-pédagogiques. L’objectif de l’atelier est de présenter différentes méthodes d’évaluation des EIAH, d’analyse de leurs usages ou des processus d’acceptation ou d’appropriation associés. La première partie de l’atelier sera dédiée à la présentation de différentes méthodes de collecte de données qualitatives et quantitatives ainsi que les analyses possibles à partir de ces données. La seconde partie sera dédiée à la formalisation d’une méthodologie adaptée à la validation des objectifs de recherche du doctorant en suivant une méthode de travail individuelle et/ou collective selon la maturité de l’avancement du travail de recherche. Une discussion plus globale sur l’adéquation des différentes méthodes proposées en fonction des objectifs de recherche clôturera l’atelier.
L’atelier s’appuie principalement sur les modèles et méthodes de mesure de l’acceptation, l’appropriation, l’utilisabilité et l’UX, l’utilité et les usages adaptés aux contextes d’apprentissage instrumentés. (learning analytics, appropriation par les enseignants et les apprenants, modèles TPACK, UTAUT, TAM, échelles de mesures, méthodes UX … ). Ces méthodes sont critiques dans le travail de recherche pour l’évaluation des dispositifs à concevoir ou conçu, ou pour l’analyse des stratégies et processus d’utilisation par les individus/collectifs.
Mots clefs : Analyse des usages, Évaluation de l’utilisation d’un EIAH, Démarche d’analyse mixte, Appropriation.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
L’objectif de cet atelier est de présenter et discuter des méthodes d’évaluation, tant au plan méthodologique qu’épistémologique, lorsqu’elles visent à analyser l’utilisation d’un EIAH :
- découvrir différents modèles et formalisations de l’analyse de l’utilisation des EIAH et de l’évaluation des EIAH,
- découvrir différentes méthodes qualitatives et quantitatives de l’analyse de l’utilisation des EIAH et de l’évaluation des EIAH,
- savoir identifier les méthodes adaptées à différents objectifs de recherche.
A l’issue de l’atelier, le participant saura, soit proposer un ou des protocoles d’évaluation des EIAH ou d’analyse des stratégies d’utilisation en fonction de ses objectifs de recherche, soit faire l’analyse critique d’un protocole qui aura été proposé.
Biographies des personnes organisatrices
Christine Michel est professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication. Sa démarche de travail est généralement de type recherche-développement : en participant à la conception et l’expérimentation de nouveaux EIAH, elle contribue à analyser entre autres les processus d’acceptation et d’appropriation des acteurs en charge de les mettre en œuvre ou de les utiliser.
Laëtitia Pierrot est chercheure postdoc en sciences de l’information et de la communication. Ses centres d’intérêts scientifiques sont structurés autour de l’analyse des usages et des pratiques numériques en contexte scolaire et non scolaire.
Atelier 7. Prédire l’abandon des études : Comment s’y prendre ?
Agathe Merceron
Beuth University of Applied Sciences, Luxemburgerstrasse 10, 13353 Berlin, Germany
merceron@beuth-hochschule.de
Résumé
L’éducation, comme tout autre secteur, dispose de nombreuses données sous forme numérique et cette tendance s’accentue. Cette observation et le développement de méthodes et algorithmes appropriés ont amené le développement de nouveaux champs de recherche comme « Educational Data Mining », https://educationaldatamining.org/, ou « Learning Analytics », https://www.solaresearch.org/. Cet atelier se situe dans l’intersection de ces deux champs. Prenant comme appui une problématique précise : « Prédire l’abandon des études dans l’éducation supérieure » en analysant avec des algorithmes de machine learning les données administratives que toute université enregistre sur ses étudiants, voire [NWM 21] et [WMS 20], nous discuterons dans cet atelier différents niveaux de méthodes nécessaires pour répondre à une question de recherche à l’intersection des champs « Learning Analytics » et « Educational Data Mining ». La liste suivante -non exhaustive- montre différents niveaux de ces méthodes :
- Choix des données à acquérir
- Acquisition des données
- Anonymisation ou pseudonymisation des données
- Stockage sûr pendant toute la durée du projet
- Nettoyage des données
- Choix et création d’attributs pour les algorithmes
- Choix ou/et développement d’algorithmes
- Évaluation, explication (explicabilité) et équité des résultats
- Interventions possibles à partir des résultats
- Publication de données et d’algorithmes obtenus dans le projet.
Les participants emploieront par groupe différents niveaux de méthodes et les appliqueront au problème « Prédire l’abandon des études dans l’éducation supérieure ».
Mots clefs : Learning Analytics, Educational Data Mining, Préparation des données, Machine Learning, Explications et Équité.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
- Les participants auront pris conscience de problèmes liées à l’acquisition, stockage et utilisation de données éducationnelles et apprendront des solutions à mettre en place.
- Les participants connaitront plusieurs algorithmes de prédiction qui diffèrent quant à l’explicabilité des résultats : les humains peuvent-ils comprendre comment l’algorithme arrive à sa décision ?
- Les participants connaitront des problèmes d’équité qui peuvent se poser à plusieurs niveaux et apprendront quelques solutions.
- Les participants prendront conscience que l’utilisation possible des résultats doit être inclue dans la démarche de recherche.
Biographies des personnes organisatrices
Agathe Merceron is Professor of Computer. She is head of the online study program “Computer Science and Media” (Bachelor and Master). Her research interest is in Technology Enhanced Learning with a focus on Educational Data Mining and Learning Analytics. She has served as a program-chair for national and international conferences and workshops, in particular for the international conferences Educational Data Mining and Learning Analytics and Knowledge. She is Associate Editor of the Journal of Educational Data Mining and member of the board of the Journal “Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Éducation et la Formation“ (STICEF). https://prof.beuth-hochschule.de/merceron/
Atelier 8. Analyser les interactions entre acteurs d’une recherche orientée par la conception
Gilles Aldon1, Elsa Paukovics2
1École Normale Supérieure de Lyon, Institut Français de l’Éducation, Laboratoire S2HEP, Université de Lyon France
gilles.aldon@ens-lyon.fr
2Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
Elsa.Paukovics@unige.ch
Résumé
Dans le champ de l’éducation, l’étude des interactions entre les communautés d’enseignants, de formateurs et de chercheurs pose des défis théoriques et méthodologiques. Dans le cadre plus spécifiques de recherches orientées par la conception, la confrontation entre les visées pragmatiques et théoriques conduisent à considérer la réunion de deux communautés professionnelles qui ont des perspectives différentes, voire conflictuelles. Notre hypothèse est qu’il existe une interrelation entre l’évolution des objets frontières et l’évolution des praxéologies des enseignants et des chercheurs. Par conséquent, la caractérisation des objets frontières est un point de départ pour étudier leur évolution et l’impact que cette évolution a en termes d’apprentissage des acteurs impliqués dans la recherche. En s’appuyant sur les notions d’objets frontières et de franchissement de frontières, l’atelier propose de mettre à l’épreuve un cadre permettant aux enseignants et aux chercheurs d’apprendre les uns des autres en travaillant ensemble sur des objets communs, ce qui leur permet d’expliciter, de réfléchir et de modifier leurs perspectives. A partir de verbatim de réunions entre acteurs de recherche orientées par la conception, nous analyserons les évolutions et mettrons en évidence les mécanismes favorisant le partage des praxéologies des acteurs.
Mots clefs : Recherche orientée par la conception, objet frontière, praxéologie, Transposition Méta-Didactique.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
Objectif général : Outiller les participants pour organiser des travaux et favoriser des échanges efficaces aboutissant à des bénéfices partagés entre les différents partenaires.
Objectifs opérationnels : Comprendre et utiliser différents concepts et cadres théoriques permettant de décrire et analyser les relations entre enseignants et les chercheurs dans des démarches de recherche collaborative.
Biographies des personnes organisatrices
Gilles Aldon, professeur agrégé de mathématiques et docteur en didactique des mathématiques, je suis engagé dans des recherches portant sur le rôle des problèmes dans l’enseignement des mathématiques. Je m’intéresse aux liens entre la recherche de problème et l’utilisation effective des technologies dans la classe. La méthodologie de recherche que j’utilise repose sur la recherche orientée par la conception et la recherche collaborative où les enseignants et les chercheurs sont impliqués à la fois dans la description de la recherche et dans la méthodologie.
Elsa Paukovics, assistante et chargée d’enseignement au TECFA à l’Université de Genève, elle effectue actuellement une thèse de doctorat sur les questions de la collaboration dans les recherches-développement collaboratives. Plus particulièrement, elle s’intéresse au processus allant du partage à la co-production des savoirs lors de réunions de travail collaboratives et aux positionnements des différents professionnels par rapport aux savoirs en jeu dans ces réunions.
Atelier 9. Comment rendre compte de l’expérience subjective des apprenants ?
Sandra Nogry1, Nicolas Perrin2
1Cergy-Paris Université, site universitaire de Gennevilliers, France
sandra.nogry@cyu.fr
2HEP Vaux, Lausanne, Suisse
nicolas.perrin@hepl.ch
Résumé
Dans cet atelier, nous proposons d’adopter l’expérience vécue comme unité d’analyse afin de documenter le point de vue de l’apprenant en situation d’apprentissage. L’étude du vécu des apprenants demande au chercheur d’adopter une perspective à la seconde personne dans laquelle il constitue des descriptions du vécu à travers un processus relationnel. Nous présenterons deux méthodes de construction de données à la seconde personne : les entretiens d’explicitation et d’auto-confrontation à travers différentes études de cas.
Mots clefs : expérience vécue, explicitation, auto-confrontation
Objectifs pédagogiques de l’atelier
Cet atelier a pour objectif de présenter l’intérêt de prendre l’expérience vécue comme unité d’analyse pour étudier les situations d’apprentissage instrumentées. Il s’agira d’une initiation à deux techniques, l’entretien d’explicitation et l’auto-confrontation.
Biographies des personnes organisatrices
Sandra Nogry, maître de conférences-HDR en Psychologie de l’éducation à Cergy-Paris Université. Ses domaines d’expertises actuels relèvent des apprentissages et du développement conceptuel, ainsi que des usages et l’appropriation des technologies en éducation. Ses travaux dans ce dernier domaine portent à la fois sur l’analyse de l’activité des élèves en classe et les parcours d’appropriation des enseignants des outils mobiles en classe (ordinateurs portables et tablettes).
Nicolas Perrin, professeur à la Haute école pédagogique du Canton de Vaud (Suisse). Ses travaux s’inscrivent dans une approche enactive de l’activité humaine. Ils mobilisent le cadre théorique du « cours d’action » et consistent notamment à développer une théorie analytique et des principes de conception à partir du cadre théorique du languaging et des travaux sur psychologie culturelle enactive. Ils contribuent à un programme de recherche technologique centré sur la conception de dispositifs hybrides de formation.
Atelier 10. Sonification de données temporelles pour l’analyse de traces numériques d’interaction
Eric Sanchez1, André Cibils1, Nadine Mandran2
1Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
Eric.Sanchez@unige.ch
2Université Grenoble-Alpes, LaRAC & LIG, 38400 Saint-Martin-d’Hères, France
Nadine.Mandran@univ-grenoble-alpes.fr
Résumé
Rythme et musique sont utilisés comme moyens mnémotechniques pour enseigner aux jeunes enfants des séries d’éléments tels que les jours de la semaine ou l’alphabet. En effet, la sonification, c’est-à-dire la représentation des données par des moyens acoustiques non verbaux, s’appuie sur la capacité des individus à appréhender et mémoriser des données audio temporelles complexes. Par conséquent, la sonification des données apparait comme une alternative à leur visualisation en particulier lorsqu’elles sont complexes. Elle a déjà été appliquée à divers domaines scientifiques tels que la résistance des matériaux, les géosciences ou la médecine. Dans le champ des technologies éducatives, l’application SODA (Sonification Of DAta) est une application dédiée à l’analytique de l’apprentissage. Elle permet la sonification de traces numériques d’interaction et leur conversion en musique.
Mots clefs : Sonification ; Traces numériques d’interaction ; Analytique de l’apprentissage.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
L’atelier sera consacré à une présentation des fondements de la sonification et à la prise en main de l’application SODA pour l’analyse de traces d’interactions collectées dans le cadre de l’expérimentation d’un jeu dédié à l’apprentissage. Cet atelier permettra d’explorer l’intérêt de la sonification en tant que méthode d’analyse de données.
Références
Kramer, G., et al., The Sonification Report: Status of the Field and Research Agenda. Report prepared for the National Science Foundation by members of the International Community for Auditory Display. 1999, International Community for Auditory Display (ICAD): Santa Fe, NM.
Sanchez, E. and T. Sanchez, Let’s Listen to the Data: Sonification for Learning Analytics, in Advances in Quantitative Ethnography. ICQE 2019; Communications in Computer and Information Science, B. Eagan, M. Misfeldt, and A. Siebert-Evenstone, Editors. 2019, Springer, Cham. p. 189-198
Worrall, D., Using sound to identify correlations in market data, in Auditory Display, M. Aramaki, et al., Editors. 2009, Springer Verlag: Berlin/Heidelberg. p. 202-218.
Biographies des personnes organisatrices
Eric Sanchez est Professeur en technologies éducatives au TECFA, et membre de la Commission Universitaire pour une Recherche Ethique à Genève (CUREG2.0). Il s’intéresse à l’innovation pédagogique et aux usages du numérique pour l’éducation et la formation. Ses travaux portent plus particulièrement sur l’usage du jeu en contexte éducatif (éducation formelle et informelle). D’un point de vue méthodologique, ces travaux s’appuient sur la recherche collaborative orientée par la conception. Ce qui signifie qu’il s’agit de travaux de recherche-développement conduit en partenariat avec les usagers/ères des technologies développées. Ils s’appuient également sur l’analytique de l’apprentissage, c’est-à-dire le recueil et l’analyse de traces numériques pour comprendre les processus en jeu dans le cadre de l’apprentissage. (Site perso)
André Cibils, est collaborateur scientifique au TECFA après avoir obtenu un master en computer science à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne. Après s’être concentré sur le deep learning et le traitement du langage naturel, il s’intéresse maintenant à la sonification des données en développant SODA, un logiciel open source. En plus de SODA, il développe également le jeu Geome dans le cadre du projet PLAY. (Page GitHub)
Nadine Mandran, docteur en Informatique, est Ingénieure de recherche au Laboratoire d’Informatique de Grenoble. Ses recherches portent sur des questions de méthode de conduite de la recherche en informatique centrée humain. Elle a conçu la méthode THEDRE (Traceable Human Experiment design Research). Cette méthode repose sur 20 ans d’expérience dans le support méthodologique aux doctorants de différentes disciplines. THEDRE offre des outils et des guides pour guider les doctorants pendant leur thèse et pour faciliter la collaboration avec les encadrants. Nadine Mandran enseigne et diffuse cette méthode dans différents laboratoires (LIUM, LIP6) et dans le cadre des écoles doctorales de Grenoble, de Lille. (Site perso)
Atelier 11. Analyser les traces dialogiques de collaboration et d’apprentissage avec ReaderBench
Nadine Mandran1, Philippe Dessus2
1Université Grenoble-Alpes, LIG, 38400 Saint-Martin-d’Hères, France
Nadine.Mandran@univ-grenoble-alpes.fr
2Université Grenoble-Alpes, LaRAC & LIG, 38400 Saint-Martin-d’Hères, France
Philippe.Dessus@univ-grenoble-alpes.fr
Résumé
Le dialogue joue un grand rôle dans les apprentissages (Clarke, Resnick, & Penstein Rosé, 2016) et plus largement dans le processus de construction de connaissances (Bereiter, 2002). Construire des connaissances, ce n’est donc pas seulement les acquérir mais plutôt considérer attentivement leurs relations, par une fréquentation assidue, pouvant être favorisée par des interactions sociales d’échange et de collaboration. Le but de cet atelier est de présenter ReaderBench, un outil d’analyse automatique de traces dialogiques de collaboration et d’apprentissage dans différents types de corpus et de le faire fonctionner sur un jeu de données existant. Une discussion sur les possibilités d’utilisation de ReaderBench dans les recherches des participants terminera l’atelier.
Mots clefs : Analyse automatique de contenu ; Discussion ; Collaboration ; Apprentissage.
Objectifs pédagogiques de l’atelier
Le but de cet atelier est de présenter une méthode et un outil d’analyse automatique de traces textuelles de collaboration, ReaderBench (Dascalu, 2013, http://readerbench.com), un outil d’analyse automatique de productions écrites liées à l’apprentissage et à la collaboration. Il est multilingue (anglais, français, italien, espagnol, roumain, néerlandais) et utilise des méthodes avancées de traitement automatique de la langue pour analyser la cohésion entre composants du texte (phrases, tours de parole, documents, etc.). L’atelier se centrera sur son module d’analyse de discussions (voir Dessus et al., 2017) Les nombreux travaux qui ont utilisé et testé ReaderBench s’appuient sur les champs suivants : informatique, sciences de l’éducation, linguistique, ou plus largement, sciences cognitives.
À l’issue de cet atelier les participants seront capables de :
- comprendre le fonctionnement de ReaderBench, tant d’un point de vue théorique que fonctionnel ;
- utiliser ReaderBench sur un jeu de données fourni et interpréter ses visualisations ;
- avoir une idée précise de son utilisation à leurs fins de recherche.
Biographies des personnes organisatrices
Nadine Mandran, ingénieure de recherche au Laboratoire d’Informatique de Grenoble. Ses recherches portent sur des questions de méthode de conduite de la recherche en informatique centrée humain. Elle a conçu la méthode THEDRE (Traceable Human Experiment design Research). Cette méthode repose sur 20 ans d’expérience dans le support méthodologique aux doctorants de différentes disciplines. THEDRE offre des outils et des guides pour guider les doctorants pendant leur thèse et pour faciliter la collaboration avec les encadrants. Nadine Mandran enseigne et diffuse cette méthode dans différents laboratoires (LIUM, LIP6) et dans le cadre des écoles doctorales de Grenoble, de Lille. (Site perso)
Philippe Dessus, professeur en sciences de l’éducation à l’Inspé et au LaRAC, chercheur associé au LIG, UGA. Il s’intéresse aux effets de rétroactions automatiques sur l’apprentissage et l’enseignement, en lien avec la compréhension de cours, ou la lecture de textes. Est co-concepteur de ReaderBench en collaboration avec des chercheurs de l’univ. Polytechnique de Bucarest. S’intéresse aussi à la qualité des interactions enseignant-élèves aux différents niveaux d’enseignement. (Site perso)
Atelier 12. Analyse vidéo : un exemple d’utilisation du logiciel ELAN
Catherine Bonnat1, Estelle Prior2
1Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
catherine.bonnat@unige.ch
2Université de Genève, 40 Bd du Pont d’Arve, 1211 Genève-4, Suisse
estelle.prior@unige.ch
Résumé
La vidéo peut être utilisée pour observer et analyser une activité dans le but de les comprendre mais aussi de les transformer (Flandin, 2017). Dans un processus de recherche et plus particulièrement dans la récolte et l’analyse des données, elle permet de « conserver la dynamique singulière de la situation » (Leblanc, 2012) en complétant une prise de données plus « statique » telle que la prise de notes. Quand bien même des limites subsistent, il s’agit d’un outil utilisé dans de nombreux domaines de recherche, mais encore faut-il pourvoir/savoir extraire les informations pertinentes au regard des problématiques de recherche. En effet, la multitude d’informations qu’une vidéo permet de retranscrire, confère un caractère exhaustif à l’analyse de ce type de donnée. L’utilisation de logiciels peut aider dans ce processus en s’intégrant dans un protocole expérimental défini au préalable.
Cet atelier vise à utiliser un logiciel en libre accès d’annotation de vidéos (et ou audios). Le logiciel ELAN permet de synchroniser des pistes audios et vidéos, et présente différents modes d’utilisation. Dans le cadre de cet atelier nous nous focaliserons uniquement sur le système d’annotation avec une grille de codage (indicateurs) conçue en amont. Aussi, nous mettrons en avant l’importance de la préparation rigoureuse d’un cadre d’analyse pour la conception d’un template d’annotation et sa mise en œuvre. Les données ainsi annotées peuvent être exportées dans un tableur Excel, dans lequel des traitements qualitatifs et quantitatifs peuvent être effectués selon le protocole expérimental inhérent au processus de conduite de la recherche.
L’atelier s’effectuera en deux temps : après une brève introduction à l’analyse vidéo, nous vous présenterons les fonctionnalités du logiciel ; puis, dans un second temps vous utiliserez le logiciel en créant un template / et ou en à partir d’un template fourni par nos soins, vous pourrez coder un extrait vidéo.
Mots clefs : logiciel ELAN, template, analyse qualitative et quantitative
Objectifs pédagogiques de l’atelier
Comprendre les principes d’utilisation du logiciel ELAN (vocabulaire)
Utiliser le système d’annotation du logiciel ELAN
Créer un template selon une grille d’indicateur
Synchroniser des données issues de sources variées (audio et vidéo)
« Coder » une vidéo avec un template pré-existant
Identifier les types d’analyse réalisables (qualitative et quantitative)
Biographies des personnes organisatrices
Catherine Bonnat, maîtresse assistante à l’Université de Genève et Directrice des programmes romands de didactique disciplinaire à l’Université de Fribourg (Suisse), elle est également titulaire d’un diplôme d’enseignement de la biologie et de la géologie au secondaire (CAPES) et d’un doctorat en didactique des sciences de l’Université Grenoble-Alpes (France). Sa thèse et ses travaux post-doctorat se situent en didactique des sciences (biologie) et environnements informatiques d’apprentissage. Plus précisément, ces recherches portent sur la conception de situations d’apprentissages en sciences en intégrant des environnements numériques, pour aider l’enseignant·e et les élèves. Ses thèmes actuels de recherche au TECFA de l’université de Genève portent sur la co-conception et co-analyse de jeux mixtes (tangible et numérique) entre chercheurs et praticiens (en contexte de visites scolaires au musée). De même elle s’intéresse à l’analyse des différentes interactions (learning analytics) entre le jeu, les joueurs et le maître du jeu, et à l’orchestration du jeu par le maître du jeu à partir de la récolte de traces multimodales.
Estelle Prior, en tant qu’ingénieur de recherche à l’IMT Lille-Douai, Prior a travaillé sur le projet APACHES. Ses missions principales étaient d’évaluer, d’améliorer et de diffuser les outils issus de ce projet : une méthode de conduite de recherche pour les doctorants (méthode THEDRE) et une méthode d’enseignement agile pour les étudiants. Actuellement, elle est doctorante au sein de l’unité de recherche du TECFA (Université de Genève). Ses recherches portent sur un modèle de méthode et d’analyse pour accompagner les équipes pluridisciplinaire dans les phases d’initiation et de prise de décision du processus de co-conception de jeux épistémiques numériques, et qui travaillent en recherche orientée par la conception. Elle mobilise notamment la méthode THEDRE pour proposer ce modèle.